L'artisanat de tranchées
Avec l’enlisement du conflit et l’apparition de la guerre de position, les combattants, qui jusque là avaient l’habitude de se déplacer sur de longues distances et de vivre au grand jour, doivent s’enterrer dans des systèmes de tranchées de plus en plus élaborés et de mieux en mieux aménagés.
Ceux qui étaient, avant la guerre, artisans ou paysans s’y installent et cherchent à passer le temps, tromper l’attente et penser à autre chose qu’à la prochaine attaque ou au prochain bombardement. C’est ainsi qu’ils commencent à mobiliser leurs savoir-faire et, en récupérant des matériaux trouvés sur le champ de bataille, à donner naissance à un art populaire caractéristique de la Grande Guerre : l’artisanat de tranchée.
Tout est ainsi recyclé par les poilus : les balles ennemies, les douilles d’obus vides, les fusées d’obus en laiton ou en aluminium, les boutons d’uniforme, des pièces de monnaies ou de simples bouts de bois deviennent entre leurs mains habiles autant de vases, de briquets, de bagues, de cendriers, d’encriers, de presse-papiers ou encore de cannes sculptées…
C’est tous ces objets, issus de l’inventivité de ces hommes, que vous pourrez découvrir dans cette rubrique, sachant que, pour être honnête, l’appellation « artisanat de tranchée » recouvre aussi les nombreux objets fabriqués à l’arrière des lignes ou encore dans des arsenaux et des hôpitaux militaires de l’arrière, parfois même après la guerre...