Les assiettes décoratives
Aujourd'hui quelque peu passée de mode, l'assiette décorative faisait autrefois la joie des ménagères... En voici un exemplaire en cuivre rouge de 20cm de diamètre, sans doute fabriqué à partir d'une douille d'obus. Finement ciselée, elle est entourée de frises géométriques et met en scène trois obsessions du poilu : le repos, symbolisé par le fauteuil, la femme et... le tabac. L'assiette porte par ailleurs la mention "Souvenir de St Mihiel" et la date 1918.
Témoignage émouvant, cet objet rappelle que la ville de Saint-Mihiel, commune de la Meuse située à 35 km de Bar-le-Duc et de Verdun, fut occupée par les Allemands à partir du 2 septembre 1914 et libérée seulement au terme d'une importante bataille ayant mobilisé 250 000 soldats américains et français et coûté la vie à 7 000 d'entre eux, le 13 septembre 1918.
On peut noter le côté "brut" du dos de l'assiette, destinée à être accrochée au mur ou posée sur un buffet...
Dans la même veine, bien que plus petit (13cm sur 8cm) et de piètre facture, voici un petit plat en aluminium, sans doute tiré de l'aluminium des fusées allemandes (se reporter à la rubrique "les bagues de tranchées" pour avoir plus de détails sur la récupération de ces fusées par les poilus). Décorée de fleurs et de feuilles de chardon, ce plat est naïvement illustré d'une ancre de marine accompagnée d'une palme et de la mention "VERDUN".
Si l'on se réfère à la signification symbolique chrétienne, le chardon symbolise les difficultés de la vie auquel la mort vient mettre un terme, la palme rappelle le martyr tandis que l'ancre évoque l'espérance dans le Christ... On est donc très certainement sur une représentation chrétienne, honorant les soldats morts à Verdun.
Reste à savoir si cet objet a été fabriqué pendant la guerre, par et pour un soldat, ou après la guerre pour les touristes venus découvrir le champ de bataille...
Restons à Verdun avec le troisième objet qui suit, objet que vous avez peut-être déjà découvert sur la page d'accueil...
Ce plat en laiton, sans doute fabriqué à partir du flanc de quelque douille d'obus, mesure 175x240mm et était, comme en témoigne le trou, destiné à être suspendu. Ce n'est autre qu'une copie de l'avers de la médaille de Verdun créée en novembre 1916 pour récompenser les poilus ayant participé à la bataille de Verdun (voir rubrique).
Comme on peut le voir, la représentation différe sensiblement et n'a pas le côté "académique" de celle de la médaille... ce qui ne la rend que plus émouvante.
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