On ne passe pas !

On ne passe pas !

Le nécessaire de toilette

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le poilu se lave... chaque fois qu'il le peut... Et il se rase... ne serait-ce que pour pouvoir porter le masque à gaz quand ce dernier fait son apparition dans les combats.

L'armée se contente de fournir une serviette de toilette en coton et un morceau de savon ressemblant à ceux présentés ci-dessous (150 g renouvelé tous les 15 jours).

Savons1Savons2Pour le reste, l'ensemble du nécessaire de toilette est acheté par le poilu. C'est le cas du rasoir de sécurité ou du rasoir coupe-chou (parfois rangé dans sa boîte qui fait aussi office d'aiguiseur), du bol à raser (ci-dessous en cuivre), du blaireau (en poils de... blaireau... ou de sanglier) ou encore du miroir (deux modèles sont courants : à droite deux miroirs avec cerclage et couvercle de bois, en bas une simple plaque de métal poli).

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Pour se raser, le poilu utilise du savon à barbe, la marque la plus répendue étant certainement la marque Gibbs, qui vendait son savon à barbe sous forme de sticks emballés dans des boites en métal lithographié.

Dscn0603Dscn0604Ci-dessous, une publicité datant de 1916, parue dans le journal français l'Illustration.

Dscf9932La boîte Gibbs présentée avec tout le nécessaire de rasage : bol, blaireau et rasoir de sureté Valet Auto Strop.

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Le rasoir Valet Auto Strop avec sa boîte usée

Dscn0609Une publicité pour le Valet Auto Strop datant de 1917

Pub valet 1917

Outre le peigne classique, le poilu utilise aussi le peigne à poux - ces parasites infestant les tranchées et s'insinuant partout - et la brosse à dents.

Dscn2129Des peignes à poux en corne

Dscn0027A l'appelation "peignes à poux", le catalogue de la Manufacture d'Armes et Cycles de St-Etienne préfère en 1913 celle de "peignes décrassoirs", et le choix est pour le moins important :

Peignes

Pour la petite anecdote, c'est souvent en revêtant l'uniforme que le jeune Français apprend, à l'époque, à utiliser la brosse à dents ! Durant la guerre de 1870-1871, les maux de dents étaient apparus comme l'un des facteurs de vulnérabilité des armées. En 1914, pour éviter que cela ne se reproduise, l'état-major français met en place une grande campagne d’éducation hygiénique : des brosses à dents et du dentifrice sont distribués en masse aux soldats français et des cours leur sont donnés.

Avec la création, en 1892, d’un diplôme officiel de dentiste professionnel, ces distributions vont apparaître comme la deuxième étape permettant le développement de l'hygiène dentaire, même si les progrès seront très lents : nombre de poilus trouvèrent en effet la brosse à dents très pratique... pour nettoyer leur fusil...

Un peigne et une brosse à dents de poilu (fabriqué à Hanovre, ce peigne provient d'une carrière souterraine du Chemin des Dames tout comme la brosse à dents qui l'accompagne et a sans doute appartenu à un poilu allemand)

Dscn0218Une autre brosse à dents, en corne, qui a mieux résisté au passage des années que la précédente.

Dscf7532Dscf7533Dscf7534Signe de la démocratisation de la brosse à dents à l'époque, le catalogue de la Manufacture d'Armes et Cycles de St-Etienne en propose déjà un large éventail :

Brosse dents

Ci-dessous, la même brosse à dents accompagnée d'une boite de poudre dentifrice de voyage en usage à l'époque dans les tranchées. Le dentifrice bi-oxyne avait notamment des faveurs du poète Guillaume Apollinaire qui, dans ses lettres envoyées du Front, en passa commande à Lou, son amoureuse.

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