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Les plaques d'identité
La plaque militaire modèle 1881 complète le livret militaire pour donner l'identité du soldat et a pour vocation de "reconnaître les hommes tués ou grièvement blessés en campagne".
Au début de la guerre, le règlement prévoit le port de cette plaque ovale de 35mm sur 25mm suspendue à un lacet passant autour du cou.
Cependant, beaucoup de soldats préfèrent la fixer au poignet par une chaîne : le cordon réglementaire en coton noir est en effet jugé trop fragile et devient vite un lieu d’habitat pour les parasites... sans parler du risque de perdre littéralement la tête, décapité par un tir d'obus et de perdre par la même la plaque et toute possibilité d'identification...
La plupart l’attachent donc à un bracelet formé par une chaîne de gamelle ou acheté dans le commerce : on peut constater un tel montage sur la première photo qui suit : une des deux plaques photographiées est montée sur un bracelet en cuir visiblement prévu à cet effet (les crochets métalliques enserrant la plaque sont en effet bien adaptés à cette dernière).
Finalement, une circulaire du 14 mai 1915 prévoit de doter chaque homme de deux plaques d’identité du même modèle, l’une devant être ramassée pour servir à la constatation du décès, l’autre restant sur le cadavre pour l’identifier en cas d’exhumation ultérieure. A ce sujet, je vous invite à lire la rubrique concernant les objets ramassés après guerre sur la dépouille du capitaine Ponseau : c'est bien la plaque d'identité restée sur la dépouille qui a permis d'identifier le corps...
La plaque d'identité, portée en pendentif sur un lacet en cuir, de Jean-Marie Bontemps, de Chalon sur Saône.
Ce dernier a fait toute la campagne dans l'Infanterie territoriale
Les deux plaques d'un poilu, reliées par une chaîne de gamelle : on peut signaler que les deux plaques n'ont pas été fabriquées dans le même métal (une plaque est en maillechort et l'autre en aluminium) et que les caractères d'impression sont différents : sans doute l'une des deux plaques est-elle d'origine (classe 1897) tandis que l'autre a été fabriquée lors du conflit.
Si Eugène Coquelard n'a pas fait partie des soldats déclarés Morts pour la France, il n'en a pas moins payé son tribut au pays durant le conflit : sa fiche matricule, consultable sur le site internet des archives départementales de la Nièvre, révèle en effet que ce dernier a été fait prisonnier et est resté en captivité du 9 septembre 1915 au 10 décembre 1918...
Quatre plaques d'identité laissées à l'état brut et destinées à être portées autour du cou (un seul trou) : on trouve d'un côté le nom du poilu et sa classe et de l'autre son centre mobilisateur et son matricule. On remarquera l'absence de prénom sur la première plaque et une refrappe, une erreur s'étant certainement produite au moment de la frappe du matricule.
La plaque qui suit présente la particularité de porter mon nom de famille... Peut-être quelque cousin éloigné ?
Pour la petite histoire, Gabriel Soulard a été fait prisonnier par les Allemands à Soissons le 28 mai 1918. Passé par les camps de Darmstadt et de Munster, il a été rapatrié le 25 décembre 1918, jour de Nöel. Un beau cadeau pour lui même s'il n'a été démobilisé que le 1er septembre 1919.
Quatre plaques montées sur bracelets : on peut remarquer les deux maillons mobiles qui permettent de régler la taille du bracelet sur la première et le bracelet en cuir sur la quatrième.
Plaque d'identité de Just Wilbert, d'Avesnes, affecté au 5ème Régiment d'Artillerie à pied
Plaque d'identité de Léonard Chasselinat, de Bergerac. Passé dans l'infanterie, il a souffert d'une "fracture du maxillaire inférieur droit suite de plaie pénétrante par balle".
Plaque d'identité de Pierre Deghilade, de Paris
Plaque d'identité de Joseph Boulanzou, de Périgueux
Pour finir, voici une dernière plaque montée sur bracelet qui a la particularité d'être celle d'un soldat mort au combat...
Plaque d'identité de George Chevallereau, de Fonteney le Comte, mort pour la France
On peut, au passage, sur la photo qui suit, bien repérer le trou ajouté pour permettre le port de la plaque sous forme de bracelet : le trou de droite est en effet plus petit et présente des bords irréguliers.
Le propriétaire de cette plaque, Georges Chevallereau, matricule 840 de la classe 1908 et du bureau de recrutement de Fontenay-le-Comte, est mort pour la France 7 jours avant la fin de la guerre, le 4 novembre 1918, à Etreux, dans l'Aisne (Picardie)...
Son nom est inscrit sur le monument aux morts du cimetière de la Caillère à St-Hilaire-du-Bois en Vendée.
Fiche de Chevallereau Georges (consultable sur le site Internet "Mémoire des Hommes" qui recense les fiches des 1,3 millions de militaires décédés au cours de la Grande Guerre et ayant obtenu la mention "Mort pour la France")
Le Monument aux Morts du cimetière de la Caillède (photo Damien RONDEAU sur le site Internet MémorialGenWeb)
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