Créer un site internet

On ne passe pas !

On ne passe pas !

Couteau de l'école des Mutilés de Thiers

Voici un ancien couteau rural marqué "ECOLE DES MUTILES DE THIERS". Ce dernier est doté de mitres massives en acier et de platines en fer. Ses plaquettes sont en galalithe de couleur bordeaux cloutées en acier. La lame en est acier au carbone a cran carré.

Dscf0313

Dscf0312

Dscf0316

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, on compte plus de trois millions de blessés français dont environ 300 000 mutilés et amputés. C’est dans ce contexte que, dans tout le pays, apparaissent des écoles destinées à assurer la réinsertion de ces hommes dans la société. La durée d’apprentissage varie de 6 à 8 mois selon les métiers. On trouve des formations de comptables, tailleurs, cordonniers, menuisiers, ébénistes, horticulteurs, fabricants de jouets en bois et donc couteliers…

L’école de Thiers est évoquée en des termes peu élogieux dans un petit fascicule intitulé « Rééducation des Mutilés » écrit en 1917 par le chef du centre de rééducation de Clermont-Ferrand, le Médecin-Major de 2ème classe M. Pierrot :

« Celle de Thiers (Puy-de-Dôme), installée comme annexe à l'Ecole pratique de commerce et d'industrie, s'occupe exclusivement de former des ouvriers couteliers. Les mutilés (réformés) sont logés dans un dépôt de l'A.C.M. (œuvre d'Assistance aux Convalescents Militaires) ; et c'est également l'A.C.M. qui s'occupe de leur nourriture. Je n'y envoie aucun mutilé du Centre : j'ai constaté, en effet, que les salaires, après apprentissage, étaient beaucoup trop bas. L'industrie thiernoise est restée rudimentaire, et les manufactures luttent contre l'industrie étrangère, beaucoup mieux outillée, grâce aux tarifs protecteurs et à l'avilissement des salaires. Les mutilés de l'école de Thiers travaillent à façon pour les patrons, et leur rémunération est en moyenne de 0 fr. 25 l'heure. J'ai pensé qu'au lieu de fournir de la main-d’œuvre à bon marché aux patrons de Thiers, il valait mieux donner aux mutilés un métier qui leur assurât indépendance et aisance ; voilà pourquoi j'ai installé, à l’hôpital 82, un atelier pour la réparation et le repassage de la coutellerie. »

Ajouter un commentaire